Salonsde grands écrivains, artistes et critiques; Les salons comiques et la presse de salons ; Salons de grands écrivains, artistes et critiques. Salons de grands écrivains, artistes et critiques : une sélection (par ordre chronologique jusqu'en 1914) Etienne La Font de Saint-Yenne (1688-1771): 1746. Etienne La Font de Saint-Yenne (1688 - 1771) est l'un des fondateurs
Monsieur le Premier ministre Davutoglu, En tant qu’écrivains engagĂ©s envers la protection et la dĂ©fense de la libertĂ© d’expression Ă  travers le monde, nous, les soussignĂ©s, sommes extrĂȘmement inquiets de la dĂ©tĂ©rioration d’un climat qui se caractĂ©rise par la peur et la censure et du fait que toutes voix critiques sont Ă©touffĂ©es en Turquie. Au cours de ces derniĂšres annĂ©es, les autoritĂ©s turques ont dĂ©ployĂ© de prodigieux efforts afin de rĂ©duire la critique et les dissidents au silence, comme en atteste le rapport que PEN a rĂ©cemment publiĂ© sur la libertĂ© d’expression dans le pays. Ceci a eu une incidence sur toutes les sphĂšres de la sociĂ©tĂ© turque, de la rĂ©pression sĂ©vĂšre des manifestants pacifiques au parc Gezi Ă  celle de la libertĂ© d’expression en ligne, en passant par l’arrestation et la dĂ©tention de dizaines d’écrivains, journalistes et universitaires. Au cours de ces deux derniĂšres annĂ©es, la moitiĂ© des cas liĂ©s Ă  la libertĂ© d’expression dont la Cour europĂ©enne des droits de l’homme a Ă©tĂ© saisie concernent la Turquie. La lĂ©gislation et les pratiques actuelles en matiĂšre de surveillance diminuent non seulement la libertĂ© d’expression des Ă©crivains et des journalistes du pays, mais font Ă©galement peser une menace grave sur les droits et les libertĂ©s fondamentaux de dizaines de millions de suite aprĂšs la publicitĂ© Pour la seule pĂ©riode des douze derniers mois, un certain nombre d’évolutions alarmantes ont menĂ© Ă  un regain de restriction et de rĂ©pression de la libertĂ© d’expression les modifications apportĂ©es Ă  la Loi relative Ă  la sĂ»retĂ© interne confĂ©rant Ă  la police les pouvoirs de mener des activitĂ©s de surveillance sans mandat, le blocage rĂ©pĂ©tĂ© de Twitter, Facebook et YouTube, et la fermeture de sites Internet kurdes et de gauche. En outre, un certain nombre de livres ont Ă©tĂ© censurĂ©s voire frappĂ©s d’interdiction. Ces derniers mois ont Ă©tĂ© marquĂ©s par la campagne agressive qu’a menĂ©e le PrĂ©sident Erdogan en vue de rĂ©duire ses critiques au silence, par le truchement de dĂ©pĂŽts de plaintes pour insulte au PrĂ©sident», infraction pour laquelle tout auteur est passible de quatre ans de prison. D’aprĂšs le ministre turc de la Justice, depuis son entrĂ©e en fonction en 2014, le PrĂ©sident Erdohan a engagĂ© des poursuites dans 1845 affaires de ce genre. Au mois de fĂ©vrier 2016 par exemple, une enquĂȘte a Ă©tĂ© ouverte contre Atalay Girgin pour insulte au prĂ©sident dans son livre intitulĂ© Lagimpasali qui raconte la fable d’un groupe de rats. Le 26 novembre 2015, le rĂ©dacteur en chef du quotidien Cumhuriyet Can DĂŒndar, et son chef de bureau d’Ankara Erdem GĂŒl ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s. Ils ont Ă©tĂ© inculpĂ©s pour espionnage et autres atteintes Ă  la sĂ»retĂ© nationale, en rapport Ă  la publication dans Cumhuriyet, en mai 2015, d’élĂ©ments de preuve vidĂ©o et photographiques de livraisons d’armes aux groupes islamistes en Syrie par les services du renseignement turcs. Suite Ă  un arrĂȘt de la Cour constitutionnelle selon lequel leur incarcĂ©ration Ă©tait en violation de leurs droits, les deux hommes ont Ă©tĂ© libĂ©rĂ©s, mais les accusations pĂ©nales contre eux n’ont pas Ă©tĂ© levĂ©es. Leur procĂšs s’ouvrira demain. Nous pensons qu’il se peut que Can DĂŒndar et Erdem GĂŒl soient condamnĂ©s Ă  la prison pour avoir simplement exercĂ© leur mĂ©tier lĂ©gitime de journalistes. Erdem GĂŒl et Can DĂŒndar, ce 26 fĂ©vrier 2016. ©Can Erok/AP/SIPALa suite aprĂšs la publicitĂ© "HĂŒrriyet", portrait d’un journal en rĂ©sistance Plus d’un millier d’universitaires sont sous le coup d’une enquĂȘte pour avoir signĂ© une dĂ©claration appelant Ă  la fin des opĂ©rations militaires dans le Sud-est de la Turquie. Les journalistes qui tentent d’écrire sur cette situation se voient refuser l’accĂšs Ă  la rĂ©gion et certains ont mĂȘme Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s. Trois journalistes ont Ă©tĂ© assassinĂ©s depuis le mois de novembre 2015, attestant de la situation de plus en plus dangereuse Ă  laquelle les reporters sont confrontĂ©s dans la rĂ©gion. Le 4 Mars 2016 la cour remit la gestion de Feza Media Group Ă  des fiduciaires nommĂ©s par la cour, une dĂ©cision qui fit l’objet de nombreuses dĂ©nonciations. Le groupe comprend les deux quotidiens d’opposition Zaman et Today’s Zaman ainsi que l’agence de presse Cihan. Droit consacrĂ© dans la constitution de la Turquie, la libertĂ© d’expression constitue le fondement mĂȘme de toute sociĂ©tĂ© dĂ©mocratique et juste. Pour qu’une sociĂ©tĂ© soit ouverte, libre et diverse, ses membres doivent ĂȘtre en mesure de vivre sans craindre des reprĂ©sailles ou la censure en raison de ce qu’ils croient ou expriment. Nous vous exhortons Ă  libĂ©rer tous les Ă©crivains incarcĂ©rĂ©s en Turquie pour avoir simplement exercĂ© leur droit pacifique Ă  la libertĂ© d’expression, d’abandonner les charges contre tous les autres, et notamment contre Can DĂŒndar et Erdem GĂŒl, et de modifier ou d’abroger toute lĂ©gislation qui restreint indĂ»ment la libertĂ© d’expression. Abraham T. Zere, PEN Eritrea Adonis Aleid Trujens Alejandro SĂĄnchez-Aizcorbe Alfredo de Zayas, PEN Suisse Romand Álvaro Durand Andrey Bitov, Russian PEN Anthony Cohan Antonio Della Rocca, Trieste PEN Arpad Vicko Bei Ling, Independent Chinese PEN Centre Breyten Breytenbach, PEN Afrikaans Burhan Sönmez, Writers Circle Member Carles Torner, PEN International Carlos Rene Garcia Escobar, PEN Guatemala Carmes Arenas, PEN CatalĂ  Christoph Ransmayr Colm ToĂ­bĂ­n, Writers Circle Member David Lagercrantz, Writers Circle Member David Bezmozgis DBC Pierre Drew Campbell, Scottish PEN Ece Temelkuran Elfriede Jelinek Elif Shafak, Writers Circle Member Elisabeth Nordgren Emile Martel, PEN Quebec Emmanuel Pierrat Eugene Schoulgin, PEN International Vice-President Fflur Dafydd Frankie Asare-Donkoh, Ghanaian PEN Freya Klier Gabrielle Alioth Gillian Clarke Gloria Guardia, PEN International Vice President Gojko Bozovic GustĂĄv MurĂ­n György DragomĂĄn Gwyneth Lewis Hanan Al-Sheikh, Writers Circle Member Hanan Awwad, Palestinian PEN Hans-Christian Oeser Herta MĂŒller Homero Aridjis, President Emeritus. Writers Circle Member Jarkko Tonti Jennifer Clement, PEN International President Jiro Asada, PEN Japan. Writers Circle Member JM Coetzee, PEN International Vice President Joanne Leedom-Ackerman, PEN International. Writers Circle Member John Ralston Saul, President Emeritus. Writers Circle Member Josef Haslinger, German PEN Judith Rodriguez, Writers Circle Member Judyth Hill, San Miguel PEN Karl Ove Knausgaard, Writers Circle Member Kay Boland, Irish PEN Kirsten Thorup Kirsty Gunn Lauren Beukes Lucina Kathmann, PEN International Luisa Valenzuela, PEN Argentina Madgda Carneci, PEN Romania Magali Tercero, PEN Mexico Mandla Langa Manon Uphoff, PEN Netherlands Marcela Valencia Tsuchica Margaret Atwood, Writers Circle Member, Vice President Margie Orford, PEN South Africa MarĂ­a Gabriela Mizraje Mario Vargas Llosa, PEN International President Emeritus Martin Putnam, PEN Centre USA Maureen Freely, English PEN Menna Elfyn, PEN Wales Cymru Michael Ondaatje Milan R. Simic Mille Rode Monica Ali Moris Farhi, PEN International Vice President Neda Nikolic Bobic Nedzad Ibrahimovic, PEN Bosnia-Herzegovina NguyĂȘn HoĂ ng NguyĂȘn HoĂ ng, PEN Suisse Romand Nicholas Kawinga, Zambian PEN Ola Larsmo, Swedish PEN Owen Sheers Patricia Morey Per WĂ€stberg, PEN International President Emeritus Per Ohrgaard, Danish PEN Peter Zilahy Randy Boyagoda, PEN Canada Rohinston Mistry Sir Ronald Harwood, President Emeritus Salil Tripathi, PEN International Sirpa KĂ€hkönen, Finnish PEN SjĂłn, Icelandic PEN Sofi Oksanen, Writers Circle Member Suzanne Nossel, PEN America Tulio Mora, PEN Peru Velimir Kostov Vida Ognjenovic, PEN Serbia. Writers Circle Member Vladislav Bajac Vonne van der Meer William Nygaard, Norwegian PEN Yann Martel, Writers Circle Member Zaradecht Hajo, Kurdish PEN
Tweet Enfant de la Vienne culturelle et plurielle né en novembre 1881, issu d'une famille juive bourgeoise, Stefan Zweig développa trÚs tÎt un goût prononcé pour la lecture, goût qui lui permit d'acquérir une culture aussi grande qu'éclectique, laquelle fut du reste favorisée par une production culturelle viennoise de grande qualité
Heinrich Heine Ă©crivit un jour que lĂ  oĂč on brĂ»le les livres, on finit par brĂ»ler les hommes ». La lecture est rĂ©ellement capable d’éveiller des consciences et de vĂ©hiculer la sagesse. C’est pour cela que dans cet article, nous vous offrons une liste d’Ɠuvres qui vous feront rĂ©flĂ©chir sur la sociĂ©tĂ© les livres de la liste, nous trouverons tous types de titres. Des Ɠuvres de science-fiction en passant par des drames d’époque. En outre, ils semblent ne pas avoir d’ñge et ĂȘtre Ă©ternels. Leurs enseignements sont aussi bien actuels que passĂ©s et ne se limitent pas au moment oĂč un point final leur a Ă©tĂ© apposĂ©. 1984, de George OrwellCommençons par l’indĂ©modable et actuelle oeuvre de George Orwell, 1984. Elle narre l’histoire d’un rĂ©gime absolument totalitaire, qui emprisonne la capacitĂ© de dĂ©cision individuelle pour s’assurer le contrĂŽle de la libertĂ© beaucoup de pays ont des gouvernements Ă©lus dans un contexte de rĂ©gime dĂ©mocratique avec suffrage universel. Cependant, en lisant ce livre, nous nous trouvons face Ă  un paradoxe certains comportements et facteurs psychologiques liĂ©s Ă  la distinction entre esclaves et tout-puissants sont parfaitement extrapolables Ă  ces sociĂ©tĂ©s dĂ©mocratiques actuelles. Le contrĂŽle sur un individu peut s’exercer Ă  travers le pouvoir mais Ă©galement Ă  travers les mĂ©dias, la publicitĂ© et l’impact de l’ Portrait de Dorian Gray, Oscar WildeDes dizaines d’annĂ©es se sont Ă©coulĂ©es depuis qu’Oscar Wilde Ă©crivit Le Portrait de Dorian Gray. Ses postulats, en revanche, sont aussi prĂ©sents qu’ils l’étaient par le les ĂȘtres humains ont-ils cette obsession de chercher Ă  ĂȘtre jeunes toute leur vie ? Les sociĂ©tĂ©s se regardent tellement et d’une façon si critique dans le miroir que parfois, nous ne sommes pas capables d’accepter notre vĂ©ritable rĂ©alitĂ© ; nous la fabriquons alors sur mesure dans nos esprits. Une communautĂ© s’abrutit infiniment plus par un usage rĂ©gulier de la rĂ©pression que par une criminalitĂ© occasionnelle ».-Oscar Wilde-Petit-dĂ©jeuner chez Tiffany, Truman CapoteBeaucoup parmi vous se souviennent sĂ»rement du film mythique Diamants sur canapĂ©, avec Audrey Hepburn dans le rĂŽle principal. Il est basĂ© sur le roman de Truman Capote Petit-dĂ©jeuner chez du romantisme que beaucoup voient dans l’oeuvre se trouve la solitude. Une sĂ©rie d’ĂȘtres malheureux-ses qui cherchent dans la rĂ©ussite sociale ce qu’iels ne parviennent pas Ă  trouver dans leur vie. Cependant, iels ressemblent plutĂŽt Ă  des carcasses vides incapables d’ĂȘtre heureuses malgrĂ© ce qu’elles essayent de Guerre Ă©ternelle, Joe HaldemanJoe Haldeman fut un vĂ©tĂ©ran de la Guerre du Vietnam qui, Ă  son retour aux Etats-Unis, a dĂ©cidĂ© de relater ses expĂ©riences dans une oeuvre singuliĂšre de science-fiction, La Guerre Ă©ternelle. Ce livre raconte l’histoire d’un personnage insignifiant qui survit Ă  une guerre de 1000 ans qu’il ne comprend pas. Sur son chemin, il rencontrera l’amour, des changements sociaux brusques, la solitude et peu de communication. AssurĂ©ment une histoire prĂ©monitoire de ce que l’on pourrait considĂ©rer comme la sociĂ©tĂ© MajestĂ© des mouches, William GoldingWilliam Golding a Ă©crit un roman considĂ©rĂ© comme dystopique*. Pour cela, il s’est basĂ© sur l’histoire d’un groupe d’adolescent-e-s qui se voient obligĂ©-e-s d’organiser une nouvelle sociĂ©tĂ© aprĂšs un dĂ©sastre MajestĂ© des mouches s’interroge sur plusieurs choses. Le risque d’une guerre nuclĂ©aire qui, comme l’a dit Einstein, serait l’ultime grande confrontation mondiale. Mais il dessine aussi le portrait de la nature humaine qui, aussi raffinĂ©e soit-elle en apparence, reste farouchement sauvage et instinctive face Ă  la survie, voire mĂȘme imprĂ©visible Ă  certaines occasions.*Dystopique contraire d’utopique. Quelque chose de dystopique serait quelque chose qu’on ne souhaite absolument ProphĂšte, Gibran Khalil GibranCela fait plusieurs annĂ©es que Gibran Khalil Gibran a Ă©crit sa magnifique oeuvre Le ProphĂšte. Une sĂ©rie de rĂ©cits courts et simples qui offrent de petites pilules d’ histoire de ce livre est une sublime rĂ©flexion sur l’amour, la justice, le plaisir, les croyances, le comportement humain, l’amitiĂ©, la religion
 Autrement dit, des thĂšmes qui dans les sociĂ©tĂ©s actuelles restent toujours aussi ancrĂ©s au fil du temps. Dans le cƓur de tous les hivers vit un printemps palpitant et, derriĂšre chaque nuit, vient une aurore souriante »-Gibran Khalil Gibran-Le Petit Prince, Saint-ExupĂ©ryQuiconque considĂšre Le Petit Prince comme un simple conte pour enfant ne l’a pas lu ou n’y a pas prĂȘtĂ© attention. En rĂ©alitĂ©, l’oeuvre de Saint-ExupĂ©ry est aussi complexe et profonde que le cerveau humain protagoniste de ce livre voyage sur diffĂ©rentes planĂštes en rencontrant des personnages qui l’enrichissent et le font grandir. Ces personnages affichent des traits auxquels nous pouvons parfaitement nous identifier aujourd’hui. C’est pour cette raison que ce livre est une rĂ©flexion sur la sociĂ©tĂ© d’hier et d’aujourd’hui, toujours observĂ©e depuis le certain que chacun de ces 7 livres vous fera rĂ©flĂ©chir sur la sociĂ©tĂ© actuelle. Dans chacun d’eux, vous pouvez trouver des enseignements qui vous feront rĂ©flĂ©chir, sentir des Ă©motions ou mĂȘme vous indigner. Mais n’oubliez pas une chose, la lecture de ces Ɠuvres vous fera vous enrichir en tant que personne et vous permettra d’avoir un esprit plus critique et objectif Ă  propos du monde qui vous entoure. FrĂ©dĂ©rickTristan - Romancier Goncourt. roman Fayard Goncourt littĂ©rature fiction novel french writer auteur français frĂ©dĂ©rick tristan frĂ©dĂ©ric tristan Amour pĂ©lerin (L'), Ange dans la machine (L'), Aube du dernier jour (L'), Cendre et la foudre (La), ChevauchĂ©e du
Carte mentaleÉlargissez votre recherche dans UniversalisLes Ă©crivains et la bonne nous l'avons vu, au regard d'autres formes de sociabilitĂ© mondaine, une des grandes spĂ©cificitĂ©s des salons parisiens est la place qu'y occupent les Ă©crivains. Leur prĂ©sence rĂ©guliĂšre et durable au sein de la bonne sociĂ©tĂ© a Ă©tĂ© souvent commentĂ©e par les historiens et a donnĂ© lieu Ă  des interprĂ©tations divergentes. Doit-on considĂ©rer que les auteurs qui frĂ©quentent les salons ne sont que des arrivistes sans scrupules, plus intĂ©ressĂ©s par les succĂšs mondains que par leur Ɠuvre, ou doit-on, au contraire, en dĂ©duire que les salons sont des lieux soustraits Ă  l'empire du pouvoir, entiĂšrement consacrĂ©s Ă  la littĂ©rature et Ă  la conversation et oĂč les diffĂ©rences sociales n'ont plus cours ? Évidemment, aucune de ces solutions simplistes n'est satisfaisante. Il faut plutĂŽt essayer de comprendre comment s'est formĂ© historiquement ce lien particulier entre la bonne sociĂ©tĂ© et une partie du monde littĂ©raire. En France, une telle alliance s'est nouĂ©e dans la premiĂšre moitiĂ© du xviie siĂšcle. Les belles-lettres, les sciences et la philosophie sortent des milieux savants pour toucher de nouveaux publics, mondains et fĂ©minins ; de nouvelles formes de distinction sociale fondĂ©es sur les divertissements littĂ©raires et la maĂźtrise de la conversation sont mis en avant par la sociĂ©tĂ© de cour ; enfin, de nouvelles reprĂ©sentations de l'Ă©crivain font accĂ©der celui-ci au rang des personnes qu'il convient d'inviter et de recevoir. Entre les Ă©lites parisiennes et les Ă©crivains Ă  succĂšs, du moins ceux qui acceptent de jouer le jeu de cette bonne sociĂ©tĂ© en contribuant par leurs poĂ©sies, leurs lettres et leurs bons mots Ă  ses divertissements, se noue alors une alliance de longue durĂ©e qui s'exerce durablement jusqu'au xxe siĂšcle. MĂȘme des auteurs dont l'Ɠuvre semble Ă©loignĂ©e des formes prĂŽnĂ©es par les salons, tels les frĂšres Goncourt, auteurs de romans rĂ©alistes volontiers critiques, frĂ©quentent avec assiduitĂ© le salon de la princesse Mathilde et sont nostalgiques d'un xviiie siĂšcle mondain et rococo largement xviiie siĂšcle occupe en effet dans cette histoire une place singuliĂšre. À bien des Ă©gards, il apparaĂźt comme le siĂšcle d'or des salons parisiens, sommet de leur activitĂ© et de leur prestige. Dans ces salons, la prĂ©sence massive des encyclopĂ©distes et de tout ce que Paris compte alors de disciples de Voltaire a fait croire qu'ils sont des lieux privilĂ©giĂ©s de diffusion de la philosophie des LumiĂšres. Il n'en est rien, mĂȘme si, bien sĂ»r, cette prĂ©sence tĂ©moigne plus largement de la rĂ©ceptivitĂ© des Ă©lites sociales Ă  l'Ă©gard des LumiĂšres. Le point important est plutĂŽt que les Ă©crivains des LumiĂšres, y compris parfois les plus radicaux d'entre eux, ont assez massivement investi les salons de l'aristocratie parisienne parce qu'ils y voient Ă  la fois un lieu de consĂ©cration, une marque de rĂ©ussite sociale par l'Ă©criture et une voie d'accĂšs aux ressources du mĂ©cĂ©nat et Ă  la cour, mais aussi parce qu'ils adhĂšrent en grande partie Ă  l'idĂ©al de l'homme du monde poli et cultivĂ©. Il faut ĂȘtre homme du monde avant d'ĂȘtre homme de lettres », Ă©crit Voltaire 1694-1778, soucieux de critiquer aussi bien les Ă©rudits et les pĂ©dants que les polygraphes qui essaient de vivre de leur plume et en qui il ne voit que canaille littĂ©raire ». Les Ă©crivains des LumiĂšres prennent ainsi ouvertement le relais des auteurs du Grand SiĂšcle pour publier l'excellence et l'universalitĂ© des valeurs la seconde moitiĂ© du xviiie siĂšcle est marquĂ©e, en parallĂšle, par la cristallisation d'une critique radicale du salon comme lieu de corruption sociale, morale et politique. Jean-Jacques Rousseau 1712-1778 est le plus cĂ©lĂšbre et le plus Ă©loquent pourfendeur de la mondanitĂ© et du rĂŽle qu'y jouent les femmes. Il n'est pas le seul. Chamfort 1741-1794 Ă©crit par exemple La sociĂ©tĂ©, les cercles, les salons, ce qu'on appelle le monde, est une piĂšce misĂ©rable, un mauvais opĂ©ra, sans intĂ©rĂȘt, qui se soutient un peu par les machines et les dĂ©corations. » La critique des salons est morale, c'est celle du luxe et de la théùtralitĂ© dont toute sincĂ©ritĂ© est bannie ; elle est aussi politique et touche aux conditions mĂȘme d'existence des Ă©crivains et d'exercice d'une critique sociale. Si, pour Voltaire, l [...]1 2 3 4 5 
pour nos abonnĂ©s, l’article se compose de 11 pagesÉcrit par maĂźtre de confĂ©rences en histoire moderne Ă  l'École normale supĂ©rieureClassificationHistoireHistoire thĂ©matiqueHistoire culturelleLittĂ©raturesHistoire des littĂ©raturesLittĂ©ratures europĂ©ennesLittĂ©raturesHistoire des littĂ©raturesLittĂ©ratures europĂ©ennesLittĂ©rature françaiseAutres rĂ©fĂ©rences SALONS LITTÉRAIRES » est Ă©galement traitĂ© dans LES FEMMES SAVANTES, MoliĂšre - Fiche de lectureÉcrit par Christian BIET ‱ 1 683 mots ‱ 1 mĂ©dia Avant-derniĂšre comĂ©die de MoliĂšre 1622-1673 , Les Femmes savantes font Ă©cho aux PrĂ©cieuses ridicules 1659 qui ont ouvert la carriĂšre parisienne de l'auteur. Sur le mĂȘme motif les femmes et leur volontĂ© de prĂ©tendre au savoir et Ă  l'art dans une sociĂ©tĂ© de salon, MoliĂšre est passĂ© d'une piĂšce en un acte et en prose, fondĂ©e sur des types, faisant la satire de prĂ©cieuses provinciales entichĂ©e [
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] La bohĂšme » de Murger reste caractĂ©ristique des annĂ©es 1840-1850, enveloppant Ă  la fois les milieux du journalisme, ceux de ce que l'on a nommĂ© la fantaisie », et le rĂ©alisme de la brasserie Andler autour de Gustave Courbet et de Champfleury. Mais si la mort de Murger en 1861 est saluĂ©e par les Goncourt comme la fin de la bohĂšme », ce n'est lĂ  que figure de style. La gĂ©nĂ©ration libĂ©rale de 1 [
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] Dans une large mesure, les cafĂ©s ont servi d'alternative aux cours princiĂšres, aux ruelles du xvii e siĂšcle, puis aux salons de l'aristocratie du xviii e siĂšcle et de la majeure partie du xix e siĂšcle, le plus souvent rĂ©gis par les femmes. Ce gouvernement fĂ©minin sur la vie intellectuelle a Ă©tĂ© fustigĂ© par MoliĂšre dans ses Femmes savantes cette piĂšce satirique permet de voir que les rites e [
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] Tenant de ceux les Modernes qui revendiquaient une libertĂ© de la littĂ©rature par rapport aux modĂšles antiques contre ceux les Anciens qui en prĂŽnaient l'imitation, acadĂ©micien depuis 1671, bon politique sous Colbert, chef de file et champion de la dramaturgie moderne, du nouvel art chrĂ©tien, des auteurs contemporains du siĂšcle de Louis XIV, de la langue, de la littĂ©rature et de la nation franç [
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] Lire la suiteDEFFAND MARIE marquise du 1697-1780Écrit par Édouard GUITTON ‱ 590 mots Sainte-Beuve Lundis I et XIV et Gustave Lanson Choix de lettres du XVIII e siĂšcle ont parlĂ© admirablement de M me du Deffand. Ame d'une richesse exceptionnelle, elle offre une image exemplaire du sort de la femme sous l'Ancien RĂ©gime. Son Ɠuvre tient dans sa correspondance et sa conversation sĂ»r moyen de parvenir Ă  la postĂ©ritĂ©. SupĂ©rieurement intelligente, elle a su en toute circonsta [
] Lire la suiteRecevez les offres exclusives Universalis
Maisles cahiers de L’Herne consacrent tout un numĂ©ro, qui paraĂźtra Ă  la mi-juin, Ă  l’écrivaine française, qui y a d’ailleurs largement contribuĂ©. On y reproduit par exemple des
La rĂ©vĂ©lation d’une possible nomination par Emmanuel Macron de l’écrivain Philippe Besson au consulat de France Ă  Los Angeles n’a pas manquĂ© de faire grincer des dents. Et pour cause la publication d’Un personnage de roman, en 2017, trĂšs tendre envers Macron, donne Ă  l’affaire des airs de faveur accordĂ©e par le monarque Ă  son lettrĂ© courtisan. Si l’épisode a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© largement commentĂ©, il est possible de l’analyser sous un autre angle en s’intĂ©ressant aux liens entre les Ă©crivain-e-s ou plus largement la littĂ©rature et l’institution prĂ©sidentielle en France. Car Macron n’est pas le premier Ă  mobiliser la sphĂšre littĂ©raire dans son exercice du pouvoir, que ce soit du point de vue de sa relation aux Ă©crivains ou de la mise en scĂšne de sa culture littĂ©raire. En fait, il ne fait que tenter de se placer dans le sillage d’une tradition française du leader lettrĂ© que d’autres ont façonnĂ©e avant lui. L’habiletĂ© d’Emmanuel Macron dans l’incarnation de la fonction prĂ©sidentielle n’est, Ă  peine plus d’un an aprĂšs son Ă©lection, plus Ă  dĂ©montrer. Son image trĂšs travaillĂ©e, sa communication ultra verrouillĂ©e et sa convocation constante de l’imaginaire monarchique dĂ©montrent son souci d’incarner une verticalitĂ© du pouvoir en France. Au sein de cet imaginaire, il est un Ă©lĂ©ment qui semble provoquer depuis un long moment, dans la sociĂ©tĂ© française, une forme d’adhĂ©sion inĂ©galĂ©e le goĂ»t et la maĂźtrise de la littĂ©rature. Si les prĂ©dĂ©cesseurs de Macron, Ă  savoir Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, ne se sont pas particuliĂšrement illustrĂ©s dans ce domaine, force est de constater que le leader d’En Marche s’est employĂ© Ă  mobiliser ce que le sociologue Bernard Pudal appelle la “symbolique lettrĂ©e”[1]. Il suffit pour s’en convaincre de lire l’interview accordĂ©e Ă  la prestigieuse NRF au mois de mai dernier, dans laquelle Macron cĂ©lĂšbre avec passion le patrimoine littĂ©raire national. Mentionnons Ă©galement le portrait officiel du monarque rĂ©publicain, qui fait se juxtaposer smartphones et exemplaires des Nourritures terrestres de Gide, du Rouge et le noir de Stendhal et des MĂ©moires de guerre de de Gaulle. Ces Ă©lĂ©ments montrent dĂ©jĂ  Ă  quel point la littĂ©rature constitue pour Macron un outil d’incarnation indispensable pour le rĂ©gime prĂ©sidentialiste qu’est la Ve RĂ©publique. Le Premier ministre Edouard Philippe n’est toutefois pas en reste. Auteur d’un ouvrage exhortant les politiques Ă  lire, il s’est fendu, le 4 juillet dernier, d’une rĂ©plique de Cyrano de Bergerac dans une joute oratoire Ă  l’AssemblĂ©e. Visiblement passionnĂ© de littĂ©rature, Philippe semble lui aussi tenter de s’inscrire dans le sillage des hommes politiques lettrĂ©s. Mais de quel hĂ©ritage se rĂ©clament alors Emmanuel Macron et son Premier ministre ? La littĂ©rature est-elle un simple outil de communication politique en France, ou bien rentre-t-elle en interaction plus profonde avec les responsables politiques ? La littĂ©rature une institution sacralisĂ©e au sein de la sociĂ©tĂ© française Historiens et politistes ont dĂ©jĂ  montrĂ© le lien de longue durĂ©e qui unit, en France, la littĂ©rature Ă  la politique, notamment via les Ă©lites. L’historien de la littĂ©rature Paul BĂ©nichou [2] a par exemple analysĂ© la dynamique plurisĂ©culaire de sacralisation de la littĂ©rature au sein de la sociĂ©tĂ© française selon lui, la figure de l’écrivain aurait mĂȘme peu Ă  peu supplantĂ© le magistĂšre moral du clergĂ©, son autoritĂ© spirituelle venant combler une crise de lĂ©gitimitĂ© des Ă©lites politiques et religieuses. En dĂ©coule une vĂ©ritable croyance, en France, dans le pouvoir spirituel de la littĂ©rature et des Ă©crivains. Cette croyance est façonnĂ©e et entretenue par des institutions profondĂ©ment ancrĂ©es dans la sociĂ©tĂ© l’école produit et vĂ©hicule les “classiques scolaires” ; elle forme Ă©galement, jusqu’au premier XXe siĂšcle, des Ă©lites socio-politiques par les lettres par le biais des “serres” que sont la khĂągne et l’Ecole Normale SupĂ©rieure, selon l’expression de l’historien Jean-François Sirinelli [3]. Le champ littĂ©raire oscille alors entre autonomisation grandissante en se dotant de ses propres institutions, comme les prix littĂ©raires, surtout au dĂ©but du XXe siĂšcle et proximitĂ© avec la sphĂšre politique l’AcadĂ©mie française, premiĂšre institution littĂ©raire française, garde un lien important avec le pouvoir, par exemple. IntĂ©ressons-nous au cas trĂšs riche de la Ve RĂ©publique. Le GĂ©nĂ©ral de Gaulle, qui la fonde et dessine par lĂ  mĂȘme le sillage d’une pratique prĂ©sidentielle dans lequel ses successeurs tenteront de s’engouffrer, pose d’entrĂ©e de jeu un rapport Ă©troit et fĂ©cond entre pouvoir politique et littĂ©rature. Des politistes comme François Hourmant [4] ou Christian Le Bart [5] ont montrĂ© Ă  quel point le premier prĂ©sident de la Ve RĂ©publique a su jouer d’une double identitĂ©, Ă  savoir homme politique providentiel ! et Ă©crivain. La mobilisation de l’identitĂ© d’écrivain, la publication des MĂ©moires de guerre entre 1954 et 1959 contribue Ă  individualiser la sphĂšre politique et Ă  construire l’image d’un leader aux qualitĂ©s exceptionnelles. La postĂ©ritĂ© du GĂ©nĂ©ral maintient d’ailleurs cette identitĂ© d’écrivain rappelons que les MĂ©moires de guerre ont Ă©tĂ© proposĂ©s Ă  l’étude des candidats au baccalaurĂ©at littĂ©raire en 2012. Pompidou et Mitterrand deux trajectoires marquĂ©es par la littĂ©rature Nous faisons le choix, dans cet article, de dĂ©velopper particuliĂšrement deux cas prĂ©sidentiels ayant succĂ©dĂ© Ă  de Gaulle Georges Pompidou, son Premier ministre entre 1962 et 1968, Ă©lu chef de l’Etat en juin 1969, et François Mitterrand, opposant socialiste parvenu au pouvoir en mai 1981. Ces deux hommes politiques semblent en effet cristalliser nombre de points de rencontre entre politique et littĂ©rature au sommet de l’Etat, que ce soit par leur formation secondaire ou supĂ©rieure, leur goĂ»t personnel pour la littĂ©rature, leur culture littĂ©raire, ou leur frĂ©quentation d’autrices et auteurs. Le choix d’étudier deux prĂ©sidents issus de bords politiques opposĂ©s permet aussi de souligner le caractĂšre universel, en politique, de la valorisation de la littĂ©rature comme institution, voire comme valeur en soi. Le PrĂ©sident de la RĂ©publique se devant, du moins en apparence, de dĂ©passer les clivages, l’appel Ă  la littĂ©rature constitue un moyen efficace de valoriser une spĂ©cificitĂ© nationale. François Mitterrand lisant Ă  bord de son avion en 1984. Pompidou et Mitterrand font partie de la mĂȘme gĂ©nĂ©ration l’un est nĂ© en 1911, l’autre en 1916. Tous deux grandissent en province dans les annĂ©es 1910-1920, dans le Tarn pour Pompidou ; en Charente pour Mitterrand. Historiens et biographes se sont souvent attachĂ©s Ă  montrer comment l’enfance a façonnĂ© un rapport singulier au territoire chez l’un comme chez l’autre. Elle correspond aussi pour les deux hommes Ă  la genĂšse d’un rapport privilĂ©giĂ© Ă  la lecture tous deux insistent, dans leurs diffĂ©rents Ă©crits autobiographiques, sur le temps passĂ© Ă  lire, enfants, les classiques grĂ©co-latins ou les romans français du XIXe siĂšcle. Cette appĂ©tence pour la littĂ©rature se traduit par une excellence scolaire dans les matiĂšres littĂ©raires, Ă  savoir principalement le latin et le grec, l’histoire et le français. Elle contribue Ă©galement Ă  ancrer l’idĂ©e, chez ces deux futurs hommes politiques, d’une grandeur littĂ©raire française inĂ©galable, faite de classiques et d’incontournables. Ainsi, Georges Pompidou est vite repĂ©rĂ© par ses enseignants Ă  Albi, qui le poussent Ă  intĂ©grer l’hypokhĂągne du lycĂ©e Pierre-de-Fermat Ă  Toulouse, puis, Ă  l’aide d’une bourse, la prestigieuse khĂągne du lycĂ©e Louis-le-Grand Ă  Paris en 1929. Il rĂ©ussit en 1931 le concours d’entrĂ©e Ă  l’Ecole normale supĂ©rieure de la rue d’Ulm, avant d’ĂȘtre reçu major Ă  l’agrĂ©gation de lettres classiques en 1935. L’ascension sociale de ce fils d’instituteurs, eux-mĂȘmes enfants d’agriculteurs, en fait un vĂ©ritable idĂ©al-type du “boursier conquĂ©rant”[6] de la TroisiĂšme RĂ©publique, qui place les lettres au coeur de l’élĂ©vation individuelle dans la sociĂ©tĂ©. Louis-le-Grand, Ă©tĂ© 1930. On reconnaĂźt, au premier plan, Georges Pompidou ; au deuxiĂšme, LĂ©opold SĂ©dar Senghor. Il est vrai que la place des lettres dans la formation de François Mitterrand est moins Ă©vidente. C’est par la facultĂ© de droit parisienne et l’Ecole libre des sciences politiques que le jeune charentais passe au cours de la deuxiĂšme partie des annĂ©es 1930, suivant une voie toute indiquĂ©e vers une carriĂšre politique. PrĂ©cisons toutefois que le parcours scolaire secondaire du jeune Mitterrand, effectuĂ© dans des institutions privĂ©es catholiques – conformĂ©ment aux origines sociales de sa famille – marque durablement son rapport Ă  la littĂ©rature. Le futur socialiste, baignant alors dans un environnement bourgeois et trĂšs conservateur, se familiarise avec une littĂ©rature Ă  l’image de ce milieu marquĂ©e Ă  droite, et fortement ancrĂ©e dans un territoire les noms de Jacques Chardonne et de François Mauriac, par exemple, seront par la suite frĂ©quemment mobilisĂ©s par les mĂ©dias pour caractĂ©riser les goĂ»ts littĂ©raires de l’homme politique. Dans le Paris des annĂ©es 1930, l’étudiant qu’il devient cherche Ă  assouvir sa soif de littĂ©rature non seulement en lisant, mais aussi en publiant rĂ©guliĂšrement des critiques littĂ©raires clouant au pilori les Ă©crivains alors considĂ©rĂ©s comme progressistes, Ă  l’instar d’AndrĂ© Gide ou de Louis Aragon ou en se rendant aux confĂ©rences et rencontres littĂ©raires mettant en vedette les grands Ă©crivains de l’époque. Pour Pompidou comme pour Mitterrand, le temps des apprentissages correspond donc, parallĂšlement Ă  leur socialisation politique, Ă  un temps de socialisation littĂ©raire particuliĂšrement important, qui dĂ©finit en grande partie leur cadre d’analyse, leur vision du monde future. Ils s’y confrontent, on l’a dit, aux “classiques”, mais commencent Ă©galement Ă  se familiariser avec une littĂ©rature plus contemporaine. Ainsi, Mitterrand devient dĂšs la fin du lycĂ©e un inconditionnel de la Nouvelle Revue Française NRF, tandis que Pompidou reste, pour ses anciens camarades de khĂągne et d’Ulm parmi lesquels LĂ©opold SĂ©dar Senghor, Julien Gracq, ou des Ă©crivains moins passĂ©s Ă  la postĂ©ritĂ© comme Paul Guth ou Henri QueffĂ©lec, celui qui a introduit la littĂ©rature surrĂ©aliste dans la prestigieuse Ă©cole. A l’aube de leur carriĂšre politique, les deux hommes sont donc lestĂ©s d’un bagage littĂ©raire particuliĂšrement riche, Ă  une Ă©poque oĂč les sciences humaines et sociales, et particuliĂšrement l’économie, n’ont pas encore pris l’ascendant sur les humanitĂ©s dans la formation des Ă©lites. Il convient, avant de se pencher sur le rĂŽle d’une disposition littĂ©raire en politique, d’établir quelques prĂ©cisions sur la culture et les goĂ»ts littĂ©raires des deux hommes. L’étude approfondie de leurs bibliothĂšques respectives, conservĂ©es en partie par leur famille, fait Ă©merger une tendance lourde et partagĂ©e la prĂ©sence trĂšs majoritaire de la littĂ©rature française, elle-mĂȘme majoritairement reprĂ©sentĂ©e par le roman des XIXe et XXe siĂšcles et la poĂ©sie sur une pĂ©riode allant du XVIIe au XXe siĂšcle. La lecture des grands romanciers français, comme Flaubert, Stendhal, Balzac ou encore Proust, qui deviennent des classiques via le passage par les manuels scolaires, marque durablement les deux hommes. Mais en analysant plus finement leurs bibliothĂšques, on peut aussi observer des spĂ©cificitĂ©s individuelles allant parfois Ă  l’encontre des idĂ©es reçues. Ainsi, François Mitterrand est, au-delĂ  de ses “mauvaises frĂ©quentations littĂ©raires” [7] qui crispent la gauche Chardonne, BarrĂšs, Maurras, etc., un grand lecteur d’écrivains latino-amĂ©ricains, et notamment de Pablo Neruda, Jorge Luis Borges ou Gabriel GarcĂ­a MĂĄrquez. Quant Ă  Pompidou, il se passionne pour des mouvements littĂ©raires contemporains, et notamment pour le Nouveau Roman. Ces lectures, Mitterrand comme Pompidou les intĂšgrent pleinement Ă  leur grille de lecture des problĂšmes politiques ; elles sont partie prenante d’une esthĂ©tisation constante de l’exercice du pouvoir qui leur permet de rĂ©soudre leur paradoxe personnel, entre goĂ»t pour la crĂ©ation et nĂ©cessitĂ© d’action. La littĂ©rature, ressource politique et outil de communication DĂšs lors, la littĂ©rature agit comme une vĂ©ritable matrice dans les trajectoires des deux hommes politiques. Si elle est Ă  l’origine de sensibilitĂ©s particuliĂšres, de cette “vision du monde” trĂšs difficile Ă  dĂ©finir, elle est Ă©galement une ressource politique. Pompidou et Mitterrand construisent effectivement, plus ou moins consciemment, leur identitĂ© d’hommes de lettres. Ainsi, Georges Pompidou ne manque pas de rappeler, lors d’interviews ou de confĂ©rences de presse, sa qualitĂ© de professeur de lettres, profession qu’il exerce une petite dizaine d’annĂ©es Ă  l’issue de sa formation Ă  l’ENS. Surtout, il truffe ses discours de rĂ©fĂ©rences littĂ©raires lancĂ©es Ă  brĂ»le-pourpoint, rĂ©cite par coeur des strophes, use de tournures et figures de style littĂ©raires. L’homme politique n’hĂ©site dĂšs lors pas Ă  faire appel au magistĂšre moral de l’écrivain, fĂ»t-il avant-gardiste et progressiste. Pompidou affectionne en effet la littĂ©rature et l’art d’avant-garde, qui lui permettent de nuancer son image marquĂ©e par un grand conservatisme. Si le deuxiĂšme prĂ©sident de la Ve RĂ©publique ne semble pas avoir marquĂ© les esprits autant que de Gaulle ou Mitterrand, il n’est pas anodin qu’un des rares Ă©pisodes pompidoliens Ă©tant passĂ©s Ă  la postĂ©ritĂ© soit la confĂ©rence de presse donnĂ©e par le PrĂ©sident en septembre 1969 au sujet de l’affaire Gabrielle Russier, au cours de laquelle il rĂ©pond Ă  une question dĂ©licate en citant, de tĂȘte, des vers d’Eluard. Pour beaucoup, Pompidou reste aussi l’auteur d’une Anthologie de la poĂ©sie française parue en 1961 et proposant somme toute un Ă©chantillon trĂšs classique et policĂ© du domaine, parfois Ă©loignĂ© de ses goĂ»ts personnels s’il voue un vĂ©ritable culte Ă  Baudelaire, Pompidou est aussi un lecteur fervent d’oeuvres contemporaines, Ă  l’affĂ»t des diffĂ©rentes sorties littĂ©raires. Si l’étude de ses correspondances de jeunesse laisse deviner une vĂ©ritable ambition littĂ©raire, Pompidou, dĂ©cĂ©dĂ© en 1974 Ă  l’ñge de 62 ans, n’a jamais pu combiner sa carriĂšre politique avec son dĂ©sir d’écriture et de gloire littĂ©raire. On observe ici un point commun de taille avec Mitterrand les deux hommes semblent en effet avoir bĂąti leur carriĂšre politique sur le deuil d’une carriĂšre d’écrivain, de la grandeur littĂ©raire. Mitterrand a maintes fois confessĂ© aux mĂ©dias son regret de n’ĂȘtre pas devenu Ă©crivain. François Hourmant a d’ailleurs montrĂ© comment le socialiste a beaucoup flirtĂ©, notamment au cours des annĂ©es 1970, en pleine “prĂ©sidentiabilisation” de son image, avec l’identitĂ© d’écrivain. Il publie ainsi deux recueils de chroniques Ă  succĂšs La Paille et le Grain et l’Abeille et l’Architecte et affirme son statut d’auteur sur plateau d’Apostrophes Ă  deux reprises, en 1975 et 1978. L’ambiguĂŻtĂ© permanente entretenue par Mitterrand Ă  ce sujet dĂ©note la grande proximitĂ©, voire la porositĂ© entre grandeurs littĂ©raire et politique, qui dialoguent particuliĂšrement au sein de la sociĂ©tĂ© française pensons aux personnages de Lamartine, Chateaubriand, Hugo, etc.. Les mĂ©dias jouent en effet un rĂŽle trĂšs important dans la mise en scĂšne de la posture lettrĂ©e l’expression est de C. Le Bart chez Pompidou et Mitterrand. L’essor de l’audiovisuel, l’apparition d’émissions littĂ©raires, l’introduction de la tĂ©lĂ©vision dans la vie privĂ©e des femmes et hommes politiques contribue Ă  la mise en valeur de leur rapport Ă  la littĂ©rature. Dans cette mesure, l’offre mĂ©diatique semble indiquer, en creux, la permanence dans la sociĂ©tĂ© française du second XXe siĂšcle d’une croyance dans la littĂ©rature, dont on cherche l’écho dans les qualitĂ©s personnelles des dirigeants politiques. Le mĂ©dia se pose en intermĂ©diaire entre les Ă©lecteurs dĂ©sireux de mieux connaĂźtre les Ă©lites politiques, et des politiciens avides d’une mise en rĂ©cit de leur trajectoire personnelle, Ă  l’intĂ©rieur de laquelle la littĂ©rature joue un rĂŽle particulier. La sociabilitĂ© littĂ©raire au cƓur de l’ElysĂ©e Ces interactions trĂšs poussĂ©es entre sphĂšres politique et littĂ©raire, nous les retrouvons aussi Ă  l’intĂ©rieur mĂȘme de l’ElysĂ©e. A la tĂȘte du pays, Pompidou et Mitterrand ont tous deux profitĂ© de leur position pour renforcer leurs liens avec les Ă©crivains, voire pour encourager la crĂ©ation littĂ©raire. L’étude des archives prĂ©sidentielles montre la frĂ©quence des invitations d’écrivains Ă  dĂ©jeuner ou dĂźner, particuliĂšrement lorsque Mitterrand Ă©tait locataire du Palais. Françoise Sagan, Marguerite Duras, Michel Tournier, Gabriel GarcĂ­a MĂĄrquez, Milan Kundera
 font partie des Ă©crivains avec qui le socialiste tisse des liens profonds, ce qui ne l’empĂȘche pas de les mettre en scĂšne mĂ©diatiquement. Quant Ă  Pompidou, il maintient de nombreux liens avec ses anciens camarades de khĂągne et d’Ulm, surtout avec son ami Senghor devenu prĂ©sident du SĂ©nĂ©gal en 1960 et poĂšte reconnu. Georges Pompidou et LĂ©opold SĂ©dar Senghor en 1971 Ă  Dakar. Entre ces prĂ©sidents et les Ă©crivains se joue Ă©galement un jeu fait de gratifications mutuelles aux manifestations d’allĂ©geance de la part d’écrivains peuvent rĂ©pondre des dĂ©corations diverses du type LĂ©gion d’honneur, plus ou moins valorisĂ©es dans les milieux littĂ©raires. François Mitterrand a particuliĂšrement dĂ©veloppĂ© ces pratiques que l’on pourrait qualifier de “cour” avec les Ă©crivains et intellectuels prĂ©sents dans son entourage. DĂ©sireux d’ĂȘtre vu Ă  leurs cĂŽtĂ©s, le prĂ©sident n’hĂ©sitait pas Ă  jouer de la lumiĂšre que le pouvoir apporte Ă  quiconque s’en approche pour attirer les jeunes pousses littĂ©raires. Voyages, rĂ©ceptions, visites Ă  domicile
 ont Ă©tĂ© les vecteurs de cette sociabilitĂ© littĂ©raire plus ou moins mondaine, dont les archives prĂ©sidentielles gardent de nombreuses traces. Françoise Sagan et François Mitterrand en 1992. Notons enfin que Pompidou comme Mitterrand aiment s’entourer, au pouvoir, de “littĂ©raires”, qu’il s’agisse de diplĂŽmĂ©s de l’ENS pour Pompidou, ou d’écrivains pour Mitterrand le rĂŽle de conseillers qu’ont jouĂ© auprĂšs de lui les Ă©crivains Erik Orsenna et RĂ©gis Debray est bien connu. Le socialiste nomme mĂȘme l’écrivain François-RĂ©gis Bastide, dont il est proche, au rang d’ambassadeur de France. Cette tendance est loin d’ĂȘtre anecdotique elle dĂ©montre la foi de ces deux hommes dans la compĂ©tence des individus formĂ©s par la littĂ©rature, autant voire plus que celle des Ă©conomistes, experts et autres technocrates. Selon l’historienne Sabrina Tricaud dans sa thĂšse consacrĂ©e Ă  l’entourage de Georges Pompidou [8], ce dernier, pourtant passĂ© par la banque Rothschild et formĂ© Ă  l’économie et aux finances, aurait formulĂ© trĂšs clairement le dĂ©sir d’un gouvernement “par les littĂ©raires”. Plus encore, chez Mitterrand, la tendance Ă  confier des postes aux hommes et femmes de lettres qui l’entourent peut aussi s’apparenter Ă  une logique de don et de contre-don, sacralitĂ©s politique et littĂ©raire pouvant se nourrir mutuellement. La littĂ©rature a donc traversĂ© par de nombreux biais les trajectoires personnelles de Georges Pompidou et de François Mitterrand. Mais, en creux, c’est le poids de l’institution littĂ©raire au sein de la sociĂ©tĂ© française que l’étude de ces deux trajectoires montre particuliĂšrement importante dans la formation des Ă©lites au cours du premier XXe siĂšcle, la littĂ©rature entre trĂšs souvent en interaction avec le pouvoir ; elle est une vĂ©ritable ressource politique en ce qu’elle forge des visions du monde et se convertit en outil de sĂ©duction politique. Si la France de l’aprĂšs-Seconde Guerre mondiale est le théùtre de profondes mutations dans la formation des Ă©lites, avec l’apparition de l’ENA ou encore d’HEC qui amenuise le poids de la littĂ©rature et des humanitĂ©s dans les cadres cognitifs des dirigeants, on observe une permanence de l’influence de la littĂ©rature dans notre sociĂ©tĂ©. La lĂ©gitimitĂ© littĂ©raire cĂŽtoie dĂ©sormais d’autres formes de lĂ©gitimitĂ©, plus techniques nous avons parlĂ© du rĂŽle croissant de l’économie dans la lĂ©gitimation politique. C’est cette nĂ©cessaire hybridation, qui constitue peut-ĂȘtre une spĂ©cificitĂ© française, que Macron a bien comprise le diplĂŽmĂ© de l’ENA et d’HEC, qui n’a jamais rĂ©ussi Ă  intĂ©grer l’ENS, veille, comme Pompidou a pu le faire il y a cinquante ans, Ă  pondĂ©rer son image de technocrate et de banquier en mettant en valeur sa sensibilitĂ© littĂ©raire. Son expĂ©rience auprĂšs du philosophe Paul Ricoeur est Ă  cet effet particuliĂšrement valorisĂ©e dans la grande mise en rĂ©cit de la trajectoire macronienne, qui vise Ă  forger l’image du “grand homme” si nĂ©cessaire Ă  la construction du leadership dans la Ve RĂ©publique. RĂ©fĂ©rences [1] Pudal Bernard, Les usages politiques de la symbolique lettrĂ©e 1981-1995 », in Bernadette Seibel dir., Lire, Faire lire. Des usages de l’écrit aux politiques de lecture, Paris, Le Monde Éditions, 1995. [2] BĂ©nichou Paul, Le sacre de l’écrivain, 1750-1830 essai sur l’avĂšnement d’un pouvoir spirituel laĂŻque dans la France moderne, Paris, Gallimard, 1996. [3] Sirinelli Jean-François, “Serres ou laboratoires de la tradition politique? Les khĂągnes des annĂ©es 1920”, in Pouvoirs, 1987, n°42. [4] Hourmant François, François Mitterrand, le pouvoir et la plume. Portrait d’un prĂ©sident en Ă©crivain, Paris, Presses Universitaires de France, 2010. [5] Le Bart Christian, La politique en librairie les stratĂ©gies de publication des professionnels de la politique, Paris, A. Colin, 2012. [6] Sirinelli Jean-François, “Un boursier conquĂ©rant”, in Groshens Jean-Claude et Sirinelli Jean-François, Culture et action chez Georges Pompidou, Paris, PUF, 2000. [7] Fougeron Lucie et DehĂ©e Yannick, Le prĂ©sident et les Ă©crivains. Les frĂ©quentations littĂ©raires de François Mitterrand », in Serge Bernstein, Pierre Milza et Jean-Louis Bianco dir., François Mitterrand, les annĂ©es du changement, Paris, Perrin, 2001. [8] Tricaud Sabrina, L’entourage de Georges Pompidou institutions, hommes et pratiques, P. Lang, 2014. CrĂ©dits images
Écrivainset philosophes de la Route CĂ©zanne. Pascale Cougard, 26 juin 2022 . Ce texte est une réécriture des confĂ©rences donnĂ©es pour la Route CĂ©zanne piĂ©tonne du 26 septembre 2021 et du 26 juin 2022. Les leçons de CĂ©zanne et les Ă©crivains. Espace couleur de pomme. Espace, brĂ»lant compotier RenĂ© Char,Contre une maison sĂšche « Une route sait
dimanche 09/06/2019 Ă  16h18 - Mis Ă  jour Ă  16h21 SociĂ©tĂ© Chaque semaine, dans l'Ă©dition Marseille de la Provence, une intellectuelle d’ici prend la plume autour d’une actualitĂ© marseillaise ou d’une problĂ©matique qui touche le territoire L'affaire convoque un peu de colĂšre, de tristesse, et une bonne dose de rĂ©flexion. Nous nous Ă©tions laissĂ©s, dans un prĂ©cĂ©dent article, adultes insouciants retrouvant leur Ăąme d'enfant ; enfants devenus adultes et se prenant au sĂ©rieux de leurs affaires quotidiennes. Nous avions tant aimĂ© la confusion des genres, le tĂ©lescopage des grands moments de nos vies. C'Ă©tait le temps du voilĂ , dĂ©sormais, tombĂ©s sous le coup de la loi. Celle sur la mobilitĂ© 2019, dĂ©taillĂ©e par la ministre des Transports Elisabeth Borne, et rĂ©glementant l'usage des EDPM les Engins de dĂ©placement personnel motorisĂ©s, dont les trottinettes Ă©lectriques ; et qui devrait entrer en vigueur en septembre. La rĂ©glementation est stricte la trottinette Ă©lectrique sera interdite sur les trottoirs sauf si le maire l'autorise. Elle sera interdite aux enfants de moins de 8 ans. Les enfants de moins de 12 ans devront porter un casque. Un avertisseur sonore sera obligatoire. Le transport de passagers sera interdit. Le stationnement sur trottoir sera encadrĂ©. Je passe sur les amendes prĂ©vues, et les difficultĂ©s Ă  appliquer les de moi, l'idĂ©e de critiquer l'utilitĂ© d'une loi qui encadrerait la pratique de ces vĂ©hicules ; plutĂŽt l'envie de vous faire remarquer que, dĂ©sormais, nous laissons la loi rĂ©pondre Ă  la question "Que dois-je faire ?" Il fut un temps, cette question Ă©tait le fait de l'Ă©thique. Seulement, elle aussi a changĂ© de nature. Elle devient plus dĂ©fensive, plus protectrice du droit des individus et de leurs biens face aux abus et autres dĂ©rives. Alors qu'elle devrait renvoyer chacun, d'abord et avant tout, Ă  son propre esprit critique elle devrait mĂȘme en faire l'Ă©loge ; elle ne se pose dĂ©sormais que dans les termes de la dĂ©fense d'une vie privĂ©e que l'on confond avec des donnĂ©es, d'un bien-ĂȘtre, d'une santĂ©, d'une mise en sĂ©curitĂ©. Encore et toujours la mĂȘme idĂ©e revient dĂ©fendre, et non pas garantir la capacitĂ© de l'individu Ă  penser par lui-mĂȘme ce qui, rappelons-le quand mĂȘme est, chez Montesquieu, auteur de De l'esprit des lois, le problĂšme politique central. Mais, Montesquieu n'avait pas de trottinette."Nous avons cachĂ© notre manque de rĂ©flexion et d'action derriĂšre la loi"Imaginons la chose. Nous sommes dans le futur, dans un futur trĂšs proche. Les trottinettes sont dĂ©sormais Ă©quipĂ©es d'intelligence artificielle. Elles nous reconnaissent, nous parlent, nous accueillent, et ont comme mission de nous transporter en toute sĂ©curitĂ©. Jusqu'ici, tout va bien. Seulement, nous avons oubliĂ© ce que voulaient dire les mots "rĂ©flĂ©chir", "initiative", "responsabilitĂ©" et bien d'autres ; alors nous faisons n'importe quoi, n'importe comment, avec nos trottinettes. Imaginons qu'elles soient Ă©quipĂ©es de capteurs pour le dĂ©celer et qu'elles dĂ©clenchent directement un procĂšs contre nous pour maltraitance... Nous avions perdu le mouvement de notre pied qui engageait tout notre corps dans la motorisation de ces engins ; allons-nous y laisser, Ă©galement, notre propre capacitĂ© Ă  rĂ©flĂ©chir par nous-mĂȘmes avant d'agir ? Alors que le progrĂšs technique tend Ă  se confondre avec l'automatisation du monde, nous nous sommes laissĂ©s aller Ă  une forme d'apathie qui n'est pas que physique nous avons cachĂ© notre manque de rĂ©flexion et d'action derriĂšre la prochaine fois que vous monterez sur votre trottinette, aprĂšs avoir mis le casque, vĂ©rifiĂ© que vous avez bien l'Ăąge requis, que vous ĂȘtes moins de deux dessus, compris que vous ne pouvez pas faire les pires imprudences avec ; vous vous rappellerez cette phrase tirĂ©e de ResponsabilitĂ© et jugement Ă©crit en 1971 par Hannah Arendt "La manifestation du vent de la pensĂ©e n'est pas la connaissance, c'est l'aptitude Ă  dire ce qui est juste et ce qui est injuste, ce qui est beau et ce qui est laid, et cela peut empĂȘcher des catastrophes, du moins pour moi, dans les moments cruciaux".Ce qui vaut pour les trottinettes vaut pour tous les vĂ©hicules, comme pour les piĂ©tons. En fait, cela vaut pour tous nos gestes du quotidien.
écrivain critiquant la société et les hommes
LalittĂ©rature engagĂ©e renvoie en rĂšgle gĂ©nĂ©rale Ă  la dĂ©marche d'un auteur (poĂšte, romancier, dramaturge) qui dĂ©fend une cause Ă©thique, politique, sociale ou religieuse, soit par ses Ɠuvres soit par son intervention directe en tant qu'«intellectuel», dans les affaires publiques. Historiquement, on dit d’une Ɠuvre qu’elle est engagĂ©e lorsqu'elle prĂ©sente un certain statut
Devenue en quelques semaines un des nouveaux visages du fĂ©minisme, l'Ă©lue Ă©colo parisienne et activiste lesbienne Alice Coffin, qui sort mercredi un livre, assume de cibler les hommes dans ses combats militants comme politiques, quitte Ă  cliver. A 42 ans, cette journaliste de formation a fait une entrĂ©e remarquĂ©e en politique en rĂ©clamant en juillet le dĂ©part du maire-adjoint Ă  la Culture de Paris, Christophe Girard, critiquĂ© pour ses liens avec l'Ă©crivain Gabriel Matzneff, mis en cause pour viols sur mineurs. Au lendemain d'une manifestation qui a conduit Ă  la dĂ©mission surprise de ce proche d'Anne Hidalgo, Alice Coffin explose en plein conseil de Paris, criant "la honte, la honte" pendant qu'un hommage lui est rendu. "C'Ă©tait fou de l'encenser comme ça. J'avais lu l'article du New York Times sur sa proximitĂ© avec Matzneff et je me disais que pour cette raison, symboliquement, il ne pouvait pas accĂ©der au pouvoir", raconte Ă  l'AFP cette femme aux yeux clairs, courts cheveux blonds en bataille, assurant qu'elle ignorait tout Ă  l'Ă©poque des accusations de viol aujourd'hui portĂ©es contre l'ancien adjoint. Alice Coffin pose le 21 septembre 2020 Ă  Paris AFP - JOEL SAGET AprĂšs un Ă©tĂ© "compliquĂ©", elle sort mercredi chez Grasset son premier ouvrage, "Le gĂ©nie lesbien", un "livre de combat" contre "l'invisibilitĂ© des lesbiennes" mais aussi "l'androbsession". - BlacklistĂ©e - ÉrigĂ©e en "nouvelle harpie du fĂ©minisme" par l'hebdomadaire Valeurs actuelles, accusĂ©e d'ĂȘtre excessive, soutenue par son groupe Ă©cologiste mais blacklistĂ©e par la majoritĂ© parisienne... Alice Coffin divise et subit insultes et menaces sur les rĂ©seaux sociaux, ce qui lui a valu d'ĂȘtre sous protection policiĂšre en aoĂ»t. "Ce qu'on me reproche - et c'est ce que je veux montrer dans le livre - c'est que j'ose pointer les hommes, leurs privilĂšges et refuser tout ce discours de la complĂ©mentaritĂ© entre les hommes et les femmes", justifie l'Ă©lue, qui n'a "pas peur de prendre la parole". RĂ©cemment, elle a vu ressortir des images de 2018, oĂč elle dĂ©clare sur la chaĂźne RT lors d'une mobilisation contre la PMA "Ne pas avoir un mari m'expose plutĂŽt Ă  ne pas ĂȘtre violĂ©e, ne pas ĂȘtre tuĂ©e, ne pas ĂȘtre tabassĂ©e". Soutenue via le hashtag JeSoutiensAliceCoffin, elle se voit cependant reprocher par Anne Hidalgo de se battre "pas pour l'Ă©galitĂ© des droits" mais "pour le droit Ă  la diffĂ©rence", et est taxĂ©e de "pensĂ©e binaire" par la philosophe Elisabeth Badinter. "Je sais qu'en choisissant la gĂ©nĂ©ralisation je dĂ©plais, car c'est impossible Ă  entendre qu'il y a un problĂšme masculin", poursuit celle qui enseignait depuis 2012 le journalisme Ă  l'Institut catholique de Paris et n'a pas Ă©tĂ© reconduite Ă  la rentrĂ©e. "Mais c'est un discours politique, bien sĂ»r que je ne pense pas que chaque homme est comme ça". NĂ©e en 1978 Ă  Toulouse, oĂč ses deux parents Ă©tudiaient l'aĂ©ronautique, cette aĂźnĂ©e d'une fratrie de six a ensuite grandi Ă  Paris. Elle entre dans l'activisme en 2010 en rejoignant sa mĂšre, Colette, dans le collectif La Barbe, oĂč les militantes s'introduisent grimĂ©es de fausses barbes dans des rĂ©unions essentiellement composĂ©es d'hommes assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales d'entreprises, confĂ©rences pour y dĂ©noncer la domination masculine des lieux de pouvoirs. - "Les Z'amours" - "Elle y a forgĂ© un activisme trĂšs concret mais aussi pris des coups, au sens littĂ©ral du terme", se rappelle la militante Veronica Noseda, son amie depuis 10 ans, qui a jouĂ© dans la mĂȘme Ă©quipe de foot fĂ©minin "Les dĂ©gommeuses". Pour elle, "il y a un dĂ©calage entre l'image construite par ses adversaires et ce qu'elle est une femme chaleureuse, Ă  l'Ă©coute, d'une grande Ă©nergie et inventivitĂ©". En 2018, elles claquent ensemble la porte d'une rĂ©union sur la PMA avec Emmanuel Macron, Ă  laquelle elles s'Ă©taient invitĂ©es, critiquant "l'effacement total des lesbiennes sur ce sujet". Cofondatrice en 2013 de l'Association des journalistes LGBT AJL et porte-voix de la ConfĂ©rence europĂ©enne des lesbiennes, elle raconte dans son livre comment elle a convaincu sa compagne depuis six ans de participer Ă  l'Ă©mission tĂ©lĂ©visĂ©e "les Z'amours", oĂč des couples viennent partager leur quotidien. Regrettant qu'elles n'aient finalement jamais Ă©tĂ© rappelĂ©es.
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Cesont les Ă©crivains dans la guerre. Pour ce premier texte de notre sĂ©rie « Écrivains dans les tranchĂ©es », Le Devoir se penche sur Stendhal, TolstoĂŻ et Barbusse. Depuis que le
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